L’optimisme : une qualité indispensable dans notre quotidien professionnel

2 Jan 2025

Temps de lecture : 16 min

Auteur : Bianca

Même si les Jeux Olympiques ont suspendu le temps d’un été les critiques, notre réputation est tenace : nous, français, sommes râleurs. Mais l’est-on autant que nos ami·es hors hexagones l’affirment ? S’il nous fallait y voir une corrélation, selon le World Happiness Report, les français se classent à la 27ème position du classement des pays les plus heureux dans le monde. Devant nous ? Quasi l’ensemble des pays européens ! Sans surprise, les pays nordiques – Finlande, Danemark, Islande, Suède et Norvège – ont tous une place chaudement gardée dans le top 10.

Si nous voulions monter sur le podium, que devrions-nous nous entrainer à faire ?  Si nous admettons, comme le font nombre de chercheurs et philosophes, que l’optimisme contribue au bonheur, peut-être s’agirait-il de porter un autre regard sur le monde pour arrêter de râler !

Définir l’optimisme

De manière traditionnelle, être optimiste c’est être confiant dans l’issue positive d’un événement, alors que le pessimisme, c’est plutôt s’attendre au pire.

C’est plus subtil. 

L’optimisme ne consiste pas en effet à refuser de voir l’adversité, mais à refuser d’y voir la fatalité.  Il ne s’agit pas de se voiler la face en se disant que tout va bien ou d’être dans le déni, mais d’appréhender la réalité avec une attitude positive et sereine.

Notamment grâce aux travaux précurseurs de Martin Seligman, la psychologie positive est devenue une discipline à part entière dans la recherche universitaire américaine dès 1998.  Le chercheur avait constaté que, dans un groupe de personnes sujettes au sentiment d’impuissance, certaines refusaient la passivité, et il avait décidé d’en trouver l’explication. Seligman attribue ce refus de la passivité à un trait psychologique, « l’optimisme ».

L’optimisme ne consiste pas à refuser de voir l’adversité, mais à refuser d’y voir la fatalité.  Il ne s’agit pas de se voiler la face en se disant que tout va bien ou d’être dans le déni, mais d’appréhender la réalité avec une attitude positive et sereine.

L’optimisme est associé à des caractéristiques enviées telles la persévérance, l’accomplissement, la santé et évidemment le bonheur. Qui refuserait d’en être doté ?! 

Évidemment, la discipline se répand, notamment en Europe, par le biais du management d’entreprise. Preuve en est, la création d’un nouveau métier controversé, celui de happiness manager

L’optimisme n’est pas à confondre avec l’espoir, le sentiment d’auto-efficacité ou encore l’estime de soi.

  • L’espoir implique un faible contrôle sur l’avenir et ne concerne pas forcément une situation spécifique.
  • Le sentiment d’auto-efficacité désigne la confiance en soi d’une personne quant à sa capacité à réaliser une tâche.
  • L’estime de soi, même si elle corrélée fortement et positivement à l’optimisme, est bien distincte et est définie comme une évaluation réalisée par une personne sur sa propre valeur.

Pour expliquer que certains d’entre nous soient optimistes et d’autres non, le psychiatre Christophe André défend la piste de la “tonalité émotionnelle de base” :

« Il y a des influences biologiques sur la tonalité émotionnelle de base. Nous savons qu’il y a certains d’entre nous qui ont la chance d’être plutôt détendus, tranquilles, aptes au bonheur, même quand il n’y a pas de raison extraordinaire de se réjouir. Et d’autres, c’est l’inverse, ils sont plutôt fragiles, grognant émotionnellement. Et les optimistes se recrutent plutôt chez les gens qui ont des bonnes prédispositions émotionnelles ». 

Le saviez-vous ? 

Surprenament, un certain nombre de recherches ont mis en évidence une tendance des individus à plutôt s’attendre à des événements positifs qu’à des événements négatifs, comme s’il y avait un biais d’optimisme qui les poussait à « voir la vie en rose » (biais d’optimisme pouvant aller jusqu’à un optimisme irréaliste). Nous imaginons par exemple que nous allons vivre plus longtemps que la moyenne ou que notre risque de divorcer est bien inférieur aux proportions annoncées dans les sondages. Ces visions positives, lorsqu’elles sont modérées, ont un impact bénéfique sur nos aptitudes à s’adapter pour atteindre nos buts, et ont un effet sur les santés mentale et physique.

Anecdote !

Pendant trois mois, Emmanuelle Nave, directrice des ressources humaines d’une filiale de Groupama, a proposé à des salariés volontaires de relever un challenge : arrêter de râler. Ce programme, conçu avec l’une de ses amies, la Franco-Américaine Christine Lewicki, l’auteure du best-seller J’arrête de râler, a « si bien fonctionné » que les autres filiales du groupe s’y intéressent.

Anecdote !

Pendant trois mois, Emmanuelle Nave, directrice des ressources humaines d’une filiale de Groupama, a proposé à des salariés volontaires de relever un challenge : arrêter de râler. Ce programme, conçu avec l’une de ses amies, la Franco-Américaine Christine Lewicki, l’auteure du best-seller J’arrête de râler, a « si bien fonctionné » que les autres filiales du groupe s’y intéressent.

Un·e optimiste, ça ressemble à quoi ?

Selon Seligman, les chanceux optimistes ont tendance à voir les échecs comme temporaires, spécifiques et extérieurs

Ils auraient ainsi en commun 4 caractéristiques : 

  • Ils voient les difficultés comme des aléas normaux de la vie
  • Ils relient chaque revers à une situation spécifique et n’en font pas une généralité
  • Ils ont une estime de soi et une confiance suffisantes pour ne pas s’identifier à la difficulté, se blâmer ou s’enfoncer
  • Ils ne se sentent pas démunies mais savent, qu’en tant qu’être humain, ils ont toujours un espace de choix pour agir

À l’inverse, les personnes pessimistes ont tendance à voir les revers comme permanents, pervasifs et personnels (les trois « P ») :

  • Permanents : croyant que les mauvais événements et les échecs dureront toujours.
  • Pervasifs / pénétrants : généralisant un échec ou un problème à tous les aspects de leur vie.
  • Personnels : blâmant systématiquement des défauts personnels pour les revers rencontrés.

« L’optimiste est plus heureux non pas parce qu’il ne voit pas la réalité telle qu’elle est, mais parce qu’il porte un regard différent sur elle : un regard de confiance en sa capacité d’agir » – Martin Seligman.

Pourquoi être optimiste ?

Pour créer les conditions de la créativité et de l’innovation

Lorsque l’on est fréquemment optimiste, on ressent des émotions agréables. On est le plus souvent confiant, admiratif, enjoué, reconnaissant et faisant preuve de gratitude. Ces émotions activent le parasympathique, elles font sécréter à notre corps tout un tas de substances, de neurotransmetteurs qui renforcent notre immunité.

Selon Barbara Fredrickson, chercheuse américaine de renom sur les sujets liés à la psychologie positive, les émotions positives sont le moteur d’un élan d’ouverture vers le contexte, les autres et les opportunités. L’optimisme encourage la prise de risques et génère plus de créativité et de possibles dans nos comportements et pensées, construisant ainsi les fondations de nouvelles réussites et ressources.

Pour être plus engagé dans l’action

Si j’apprends qu’un plan social se prépare dans mon entreprise, mais que j’ai appris à être optimiste, je vais m’engager pour préparer la suite et protéger ma santé mentale. Je vais avoir des comportements adaptés, favorables à mon équilibre.

Le psychiatre Christophe André le souligne :

« Les optimistes voient les problèmes, cherchent les solutions et ils s’engagent dans l’action pour que cette solution advienne. Et donc par exemple, si j’apprends que j’ai une maladie et que je suis optimiste, je vais m’engager dans des modifications : de mon style de vie, dans le traitement, dans le dialogue avec les médecins. Si je suis pessimiste, je vais me laisser aller et je vais peut-être faire moins d’efforts »

Pour développer des liens sociaux épanouissants

Un optimiste est quelqu’un que l’on a davantage plaisir à fréquenter. Le lien social, le fait d’avoir des relations sociales épanouissantes et harmonieuses est également très bon pour la santé comme le montrent les études. Les personnes optimistes diffusent une énergie positive, créant un environnement de travail plus agréable et stimulant. Des ingrédients essentiels pour une meilleure collaboration !

Pour être en meilleur santé physique et mentale

La Woman Health Initiative a suivi 95 000 femmes américaines pendant huit ans. Les femmes optimistes avaient 9 % de maladies cardiovasculaires en moins et une mortalité réduite de 30%. 

L’optimisme diminue les taux de noradrénaline et des autres molécules du stress. Toutes ces hormones nocives, plus présentes chez les pessimistes, font le lit des maladies cardiaques comme l’infarctus ou l’hypertension artérielle.

…et vivre plus longtemps

Des études ont rapporté que les individus plus optimistes sont moins susceptibles de souffrir de maladies chroniques et de mourir prématurément. Des résultats récents suggèrent par ailleurs que l’optimisme est spécifiquement associé à une durée de vie plus longue de 11 à 15 % en moyenne, voire à une probabilité accrue d’atteindre une « longévité exceptionnelle”.

« Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté. »  Winston Churchill

Être optimiste, ça s’apprend !

Dans l’entreprise, nous l’avons démontré, l’optimisme est un sacré atout. Il donne à ceux que vous croisez l’envie de vous parler et de passer du temps avec vous. Ceux qui débordent d’envies constructives attirent l’attention et la sympathie de leur entourage. Ils paraissent plus à l’écoute…et ils le sont vraiment !

Bonne nouvelle pour nous : selon Seligman, l’optimisme n’est pas uniquement une caractéristique innée ou un trait de personnalité fixe ; il peut aussi être un état d’esprit cultivé et renforcé par des pratiques et des habitudes cognitives. Car de la même manière que nos cerveaux peuvent être conditionnés pour voir le négatif, nous pouvons les programmer pour voir le positif.

Avant que cela devienne un réflexe, il faut s’entraîner ; s’entraîner à repérer les opportunités, à identifier ce qui fonctionne, à chercher les avantages dans chaque situation.

Voici quelques propositions : 

Reconsidérez les facteurs de stress

Le stress est inévitable. Nous sommes tous confrontés à des tracas quotidiens, comme des files d’attente interminables, des collègues agaçants et des listes de tâches sans fin. Bien que nous ne puissions pas éliminer tout le stress, nous pouvons choisir la façon dont nous percevons les défis auxquels nous sommes confrontés et adopter un état d’esprit nouveau et plus positif à leur égard.

Pratiquez l’auto-compassion

Certaines personnes ont tendance à se reprocher leurs échecs, ce qui, sans surprise, n’améliore pas leur état. Pour orienter notre état d’esprit dans une direction plus positive, nous pouvons simplement nous accorder un peu de répit et nous traiter avec bienveillance, de la même manière que nous traiterions un ami proche traversant une période difficile.

Laissez aller

En plus de se blâmer pour leurs échecs, certaines personnes tombent dans le piège de ressasser les événements négatifs bien après qu’ils soient passés. Plutôt que d’accepter ce qui s’est produit et d’avancer, elles restent coincées dans leurs émotions négatives et, pour aggraver les choses, se reprochent de se sentir mal !  Se blâmer pour ses ressentis crée un cercle vicieux : les ruminations entraînent de mauvaises émotions, qui à leur tour alimentent davantage de ruminations.

Si vous vous surprenez à ressasser une situation difficile au travail, essayez une nouvelle approche :

  •  Identifiez vos pensées et émotions négatives au lieu de les combattre. 

Par exemple, vous pourriez penser : « Je me sens seul », ou « Mon travail ne se passe pas bien ». 

  • Nommer et accepter vos émotions et pensées négatives vous aidera à ne pas vous y accrocher et ouvrira la voie à une attitude et une réponse plus positives.

Évitez les comparaisons et pratiquez la gratitude

Ceux qui ont une vision plus négative de la vie trouvent cela difficile à éviter – les réseaux sociaux ne font rien pour nous aider-. Pourtant les personnes heureuses n’ont pas besoin de se comparer. Elles éprouvent plutôt de la gratitude pour ce qu’elles ont, ce qui est une excellente façon d’augmenter l’optimisme et le bien-être.

Idée : Plutôt que de vous attrister en pensant que votre vie n’est pas à la hauteur, concentrez-vous sur les aspects bien réels et positifs de votre vie : par exemple, je travaille énormément mais ce que je produis a du sens et j’ai la chance de travailler avec des experts internationaux dans leur domaine. 

Trouvez une touche d’humour

Dans pratiquement toutes les situations, il est possible de trouver un peu d’humour, et faire cet effort peut vous aider à adopter une perspective plus positive par la suite.

Le saviez-vous ?

Des personnes atteintes de fibromyalgie qui recouraient au sourire et au rire pour gérer les petits tracas du quotidien (comme un serveur renversant de l’eau sur elles) ont signalé des niveaux de détresse psychologique plus faibles et moins de symptômes physiques. Cette capacité à relativiser réduit le stress et ses effets négatifs sur le bien-être physique et psychologique.

Réapprenez à analyser vos échecs

Les optimistes pensent qu’un échec est un échec isolé, « temporaire » et qui pourrait être dû à un facteur hors de leur contrôle. Se souvenir des situations où les choses se sont bien déroulées permet de remplir notre boîte à outils positifs pour une réussite future.

Profitez de l’instant présent

Trouvez trois choses positives au cours de la journée et les écrire. Cela permet non seulement de dédramatiser et de relativiser les événements, mais aussi d’apprendre à en voir les aspects positifs !

Visualisez votre réussite future

De nombreuses études ont montré les effets bénéfiques de techniques telles que la visualisation mentale.

4 étapes pour réussir sa visualisation mentale : 

– Réfléchir à une sphère de vie en particulier (professionnel, personnel…) et

– visualiser la meilleure version de soi-même dans un futur éloigné, 

– où les choses se passent bien 

– et des buts (réalistes) ont été atteints.

Certaines études rassurent les plus pessimistes d’entre nous. Si nous prédisons les pires scénarii catastrophe,  nous nous trompons finalement presque tout le temps ! Les bénéfices de l’optimisme sont nombreux, c’est prouvé. Pourtant, les revues à comité de lecture ont publié plus de 31 000 articles sur le stress au travail et 5 000 sur le burnout, comparés à seulement 1 000 articles sur l’optimisme au travail. Il y a fort à parier que les prochaines études nous apportent encore plus de bonnes nouvelles ! Soyons optimistes !

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